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Coconut Head Generation

Film de Alain Kassanda - France - 2024 - 1h27

Tous les jeudis un groupe d’étudiants de l’université d’Ibadan, la plus ancienne du Nigeria, organise un ciné-club, transformant un petit amphithéâtre en une agora politique où s’affine le regard et s’élabore une parole critique.
Rencontre avec Alain Kassanda
Jeu. 14/11 2024 à 20:00
En partenariat avec le GNCR dans le cadre du Festival Africlap 2024
Coconut Head Generation donne à voir comme rarement quelle peut être la fonction du cinéma : non pas une évasion de la réalité, mais le moyen d’en élaborer une compréhension commune et émancipatrice par des va-et-vient entre les images, les paroles et la société. Les Cahiers du cinéma

Coconut Head Génération a obtenu le Grand Prix au festival Cinéma du Réel en 2023.

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Le Nigeria est une « démocrature » et l’université publique réplique les formes de domination qui traversent la société. Le ciné-club propose autre chose – je parle au présent car il continue d’exister aujourd’hui -, ses principes de base sont la gratuité, l’accessibilité à tous·tes et une répartition égale de la parole. Dans ce cadre très horizontal, les hiérarchies sont abolies et les étudiant·es se sentent en confiance. Avec le temps, ses membres se sont rendus compte que c’était un lieu où la parole ne portait pas à conséquence, même en dehors de la salle. Le ciné-club est notamment un endroit où le sexisme et l’homophobie sont combattus, alors que la société nigériane est fortement patriarcale et que l’homosexualité est condamnée par la loi. La plus grande réussite de « Thursday Film Series » a été de permettre à des gens marginalisés de se retrouver ; des ponts ont été érigés entre des personnes qui ne se connaissaient pas forcément, notamment parce que les étudiant·es viennent de différents départements. À travers la cinéphilie, c’est une communauté de pensée qui s’est développée, un lieu unique au sein du campus et dans la ville d’Ibadan. C’est donc un safe space résultant de la rencontre entre des gens porteurs des mêmes valeurs et aspirations. Le cinéma est finalement devenu prétexte à la rencontre. Alain Kassanda

 

« On nous appelle la génération smartphone, des jeunes paresseux, irresponsables, sans emploi, la tête dure et creuse comme une noix de coco. Et si on reprenait ces insultes, qu’on se les réappropriait, qu’on les renvoyait à la figure de la vieille génération pour leur faire savoir que nous pouvons être tout cela et fabuleux malgré tout ? » Oluwatosin Faith Kolawole